GSL Régate

GSL  Régate

Récit de mon Vendée globe virtuel, du 8 novembre 2020 au 18 janvier 2021.

Récit de mon Vendée globe virtuel, du 8 novembre 2020 au 18 janvier 2021.

 

Nous étions 400.000 participants dont 5 chefs de bord du GSL voile alignés sur la ligne de départ de cette régate virtuelle offshore, mais plus d’un millions de voileux auront participé à cette édition. Lorsque ‘il y a des retardataires, Virtual regatta les téléporte sur l’arrière de la course pour qu’ils puissent quand même y participer.

Les pros certifiés qui ont participé sont entre autres Armel Lecleach François Gabart, Loic Peyron, arrivés entre la 6000ème et 8000ème position, Vincent Riou, Ian Alberto Bona, Ian Lapinski, fondation TARA, etc... Achille Nebout, qui régate sur classe Figaro 3 est arrivé 1er des certifiés et a trouvé 2 sponsors réels grâce à sa belle performance virtuelle. On trouve aussi des journalistes et des sportifs bien connus. On voit aussi sur la carte l’emplacement des vrais bateaux, ce qui nous permet de nous mettre un peu à leur place.

 

Les prévisions météo sont affichées sur 7 jours dans Virtual regatta et sont réactualisées 4 fois par 24 heures avec les données réelles fournies par la NOAA. Les ajustements à faire sont réguliers le jour, et au besoin la nuit !

Les compromis à faire sont nombreux, la meilleure trajectoire en fonction des polaires (*) est un casse-tête comme peut l’être le jeu d’échecs. J’étais effaré d’apprendre le nombre d’heures que pouvaient passer les vrais skippers du Vendée globe au routage alors qu’ils dorment si peu, mais maintenant je comprends un peu mieux pourquoi. En virtuel certains s’organisent pour se répartir les 24h heures de la conduite d’un bateau (tricheurs !) et font un briefing journalier pour se mettre d’accord sur la stratégie à adopter.

 

La recherche du fameux compromis cap/vitesse, et comment aller le plus vite à l’endoit voulu est toujours primordial. Certains cherchent de l’angle pour prendre l’avantage ultérieurement alors qu’ une petite molle les attend à un moment alors que d’autres sont plutôt ivres de vitesse et arrivent au bout de quelques jours dans une impasse qui leur coutera cher en terme de places. Comme pour les vraies régates  il faut chercher le côté du ‘plan d’eau’ favorable, le bord rapprochant, faire sans trop hésiter des contre bords, profiter des bascules de vent, etc... C’est une belle démonstration de la théorie. Chercher à prendre l’avantage c’est bien, mais lorsque pendant ce temps, on perd plusieurs milliers de places, on a de grands moments de doute. Quel sera le résultat de ce choix au moment choisi, soit dans 24, 48h, ou dans 5 jours ?

Il faut éviter l’effet moutonnier qui ne nous ferait pas progresser au classement, aborder au mieux les vortex des dépressions, en sortir ou il faut et avec le meilleur angle possible.

Comme sur l’eau, le fait de se comparer aux autres permet de se poser de nouvelles questions (est-ce que l’autre n’a pas fait un meilleur choix que moi ?) et de trouver des réponses. Un cercle virtueux qui permet de progresser. Vive la régate !

 

L’adage disant ‘celui qui arrive le 1er est celui qui a fait le moins d’erreurs’ est ici évident.  Ma plus grosse erreur ? Avoir mis une heure précise de changement de cap plutôt qu’un waypoint. Je me suis retrouvé dans la zone d’exclusion des glaces pendant 4 heures, me faisant perdre 20.000 places, j’étais 55.000ème le  6 décembre.

Trouver les outils pouvant donner des repères, faire des simulations, mais aussi faire des ajustements fins, cela prend du temps, 1 heure par jour à peu près pour ce qui me concerne.

 

L’arrivée a été très serrée, et le record du tour du monde virtuel vient d’être battu de 3 jours. Le vainqueur de cette édition après moins de 69 jours de course fictive en mer est Jean-Claude Goudon, e-skipper de Tigrou26120. Le second est un Allemand.

J’ai passé de bons moments à faire mon tour du monde virtuel. J’ai découvert la planète sous un autres angle, des iles dont certaines françaises, et plusieurs noms de caps.

Je pense souvent aux vrais qui sont sur l’eau , qui montent en haut de leur mat de  27 mètres, et qui vont avoir tout juste assez de vivres tant leur périple va être plus long que prévu.

 

(*) La polaire est une courbe affichant la vitesse cible (ou maximum) que peut atteindre un type de bateau suivant l’angle au vent. Sa forme varie suivant la force du vent, par exemple lorsque les foils entre en action (à partir de 15 nœuds et 110° pour les Imoca qui en sont équipés)  

 

Je vous souhaite une très bonne en année 2021, en attendant de vous retrouver entre mer et soleil, sur les flots.

 

Fabrice, arrivé après 26738 miles parcourus en moins de 71 jours, 19200ème, juste sous les 5% !

Janvier 2021

 



18/01/2021

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